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Le poète et musicien juif, Leonard Cohen s’est éteint à 82 ans

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Leonard Cohen, est décédé jeudi 10 novembre, à Los Angeles. La nouvelle a été publiée dans la nuit de jeudi à vendredi sur son compte officiel Facebook. « C’est avec une profonde tristesse que nous faisons part du décès du poète, compositeur et artiste légendaire Leonard Cohen », a annoncé jeudi 10 novembre au soir son agent sur la page Facebook de l’artiste.

Le chanteur américain Leonard Cohen lors d'un concert à Ramat Gan le 24 septembre 2009. Photo de Marko / Flash90

Leonard Cohen en concert à Ramat Gan le 24 septembre 2009. Photo de Marko / Flash90 . Leonard Cohen avait refusé d’annuler son concert en Israël malgré une violente campagne des organisations anti-israéliennes. L’Autorité palestinienne avait déclaré l’artiste interdit à Ramallah.

Leonard Cohen avait fêté en septembre ses 82 ans avec un nouvel album intitulé « You Want It Darker ». Avec sa voix grave toujours murmurée, il s’y interrogeait sur la nature de l’homme et d’un Dieu Tout-Puissant. Il s’agissait de son quatorzième opus.

Leonard Cohen a composé certains des hymnes les plus envoûtants des dernières décennies. Plusieurs générations ont fredonné et dansé sur ses titres les plus célèbres : « Suzanne » ou « So Long Marianne ».

«  Leonard Cohen était un musicien sans égal, dont l’oeuvre époustouflante et originale avait touché des générations de fans et d’artistes », a écrit  sa maison de disques, Sony Music« . « Son extraordinaire talent a eu un impact profond sur un nombre incalculable de chanteurs et de compositeurs, et sur la culture en générale« , a commenté l’Académie des Grammys qui lui avait remis en 2010 un prix spécial pour l’ensemble de son oeuvre. Denis Coderre, le maire de Montréal, ville natale de Leonard Cohen, a annoncé la mise en berne des drapeaux de l’Hôtel de ville. « La musique de Leonard Cohen était comme nulle autre, mais a pourtant transcendé les générations« , a rappelé Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, également originaire de Montréal.

Leonard Cohen est né à Montréal, le 21 septembre 1934, dans une famille juive, il s’est toujours dit profondément juif, mais on retrouve dans son oeuvre des éléments du christianisme et du bouddhisme Zen qu’il a fréquenté pendant plus de trente ans. Mais en dernière instance il insiste sur son identité juive.

« Dès l’âge de six ans, Leonard était familier avec les fondements du judaïsme ainsi qu’avec l’hébreu« , explique Alexandra Pleshoyano, docteur en théologie et professeur associée à la Faculté de Théologie de l’Université de Sherbrooke. « Son grand-père maternel, Rabbi Salomon Klinitsky-Klein, né en Lituanie, avait été disciple du rabbin Yitzhak Elchanan, un maître du judaïsme hassidique. Ce mouvement mystique puise dans les sources de la Kabbale et attache beaucoup d’importance aux saints qu’ils considèrent comme des conducteurs de la grâce divine. Les saints, appelés Tsaddikim ou Rebbe, sont perçus comme des exemples de pureté et de piété. Leonard parle de son grand-père maternel comme étant un “Rebbe”, un saint homme auprès duquel il a passé beaucoup de temps à étudier le Livre d’Isaïe (cf. “Isaiah” in : Spice-Box-of-Earth : 1961, 75-77)  » poursuit Alexandra Pleshoyano.

Alexandra Pleshoyano écrit : « Leonard témoigne de son héritage juif à travers tous ses écrits en y ajoutant des éléments du christianisme et du bouddhisme Zen. Il n’y voit rien d’incompatible, parce qu’il ne s’attarde pas aux dogmes ». The Lord (le Seigneur) et Halleluja sont des termes juifs qui ont été récupérés par les chrétiens. Mais on retrouve en effet chez Leonard – dans sa poésie, ses romans et ses chansons – tout un amalgame de son héritage juif, du christianisme – rappelons que Montréal durant l’enfance et la jeunesse de Cohen était dominé par le Catholicisme et que même sa nurse Mary était une irlandaise catholique qui l’emmenait parfois à l’église avec elle – et du bouddhisme Zen qu’il a fréquenté pendant plus de trente ans. Mais en dernière instance il insiste sur son identité juive ».

Alexandra Pleshoyano explique encore que Pour Leonard Cohen : « Le judaïsme est l’aleph (alpha) et le taw (omega) du cheminement spirituel de Leonard Cohen, mais le bouddhisme lui a montré un chemin à suivre pour se rendre à bon port. Le Zen bouddhiste était une question de survie pour lui. L’ouverture de Leonard aux autres traditions est certainement un enrichissement. Ses écrits sont empreints de l’influence de la Bible hébraïque, du Nouveau Testament et de ses nombreuses lectures spirituelles. Leonard s’est retiré pendant cinq ans sur le Mont Baldy où il a été ordonné moine bouddhiste et a reçu le nom de Jikan. Lorsqu’il était au Mont Baldy, il a entretenu une correspondance avec un rabbin très connu et lui a confié dans sa dernière lettre ne pas avoir l’autorité pour parler de ces choses religieuses. Il prétend n’avoir fait que le fanfaron et lui demande pardon. Il signe : « Jikan Eliezer » (Book of Longing : 2006, 5). Jikan étant son nouveau nom bouddhiste et Eliezer étant le nom qu’il a reçu à la synagogue le jour de sa circoncision. Ce rituel a beaucoup de valeur dans le judaïsme et représente le nom par lequel le juif est connu dans la synagogue est par lequel il est « appelé à la Torah ». En signant Jikan Eliezer, Leonard affirme son appartenance au Zen bouddhiste, son appartenance à la synagogue et son appel à la Torah. Lorsque le juif reçoit son nom lors de sa circoncision, on accomplit à nouveau l’Alliance entre Dieu et Abraham, le « père » du peuple juif et c’est ainsi qu’on accueille l’enfant dans la famille d’Israël. Leonard a donc reçu ses prénoms (Leonard Norman) lors du Shabbat dès que sa mère a pu y assister et son prénom hébreu, Eliezer (‘Dieu est mon secours’) lors de la cérémonie de la circoncision (Dorman & Rawlings : 1990, 19). Toutes les expériences de vie de Leonard – les hauts comme les bas – ont façonné l’image que nous avons de lui aujourd’hui ».

leonard.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a rendu  hommage au poète et musicien canadien Leonard Cohen, en tweetant «Leonard Cohen etait un artiste talentueux et un Juif qui aimait le peuple d’Israël et l’Etat d’IsraëlJe n’oublierai jamais le jour où il est arrivé en Israël pendant la guerre de Kippour pour chanter avec les soldats de Tsahal. Sa voix touchante continuera à nous accompagner, comme sa prière « Hallelujah ». Que sa mémoire soit bénie » a écrit le dirigeant israélien.

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